Livres
Michel Crozier et Bruno Tillette
Paris, Odile Jacob, 2007.

Michel Crozier est l'un des maîtres de la sociologie française depuis quarante ans. Voici le regard que cet esprit libre à la plume alerte jette sur le monde tel qu'il va, et les convictions qui restent pour lui fondamentales. La liberté, la responsabilité, le travail, les institutions, la confusion des valeurs, l'écoute : un grand intellectuel livre sa pensée sur l'époque contemporaine, ce qu'il retient au terme de sa réflexion, les grands engagements qui comptent. Une leçon de pensée vivante.
Michel Crozier
Mémoire tome 2. Paris, Fayard, 2004.

1969 : je rentre définitivement de Harvard. Mes travaux inspirent le projet de « Nouvelle Société » défendu par Chaban. Commence alors pour moi une carrière, aussi ingrate qu’exaltante, de réformateur.
Mon aventure est d’abord intellectuelle. Contre la sociologie critique dominante, je veux développer une sociologie positive, réaliste, fondée sur l’écoute des gens, afin de les aider à prendre eux-mêmes la responsabilité du changement. Me voici chef de commando à la tête d’un centre de recherches, dirigeant des enquêtes de terrain dans les écoles, les hôpitaux, les entreprises et l’administration.

J’ai essuyé quelques échecs, mais j’ai aussi montré qu’on pouvait réussir de vraies réformes à l’Equipement, à Air France, à la SNCF.
Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, je parcours le monde pour comprendre ce qui se passe derrière le rideau de fer, en Chine et bien sûr en Amérique, ma patrie d’adoption, qui, des années Johnson à la déroute de Nixon, paraît alors au bord de l’effondrement.
Passionnante, mais difficile époque pour qui s’acharne à penser à contre-courant...
Ma belle époque
Michel Crozier
Mémoires.Paris, 385 pages., Fayard, 2002

"Les illusions de la Libération, la vie mesquine, la grogne dans le métro, la terreur de la bombe, la honte de la Shoah, les premières douleurs de la décolonisation : quand on a vingt ans, terrible époque ! J'étais trotskiste et sartrien. Mais une fois libéré de ces carcans, ma belle époque a commencé. Tout semblait à nouveau possible, il suffisait d'écouter les gens : plus on les écoutait et plus ils parlaient. Ecouter, enquêter, penser en toute liberté ! Je me suis fait sociologue, avec passion. Bientôt viendrait le temps de l'aventure américaine, de la Californie à Harvard, celui des enquêtes de terrain. Comment oublier le regard des employées des Chèques postaux écoutant mes questions ? Ce fut aussi le temps de l'aventure politique, à Esprit et au Club Jean-Moulin.

C'est avec Mai 68 que se clôt ma belle époque. Il faut dire que c'est dans mon amphithéâtre précisément, à Nanterre où j'enseignais alors, que Daniel Cohn-Bendit fit ses premières armes un beau jour de novembre 1967... Quoi qu'il en soit, cette révolution n'allait décidément pas dans le sens de ce qui, jusque-là, avait été mon engagement de sociologue et d'intellectuel. "
Quand la France s'ouvrira...
Michel Crozier avec Bruno Tilliette
Fayard, Paris., 2000 (épuisé)

Par Philippe Cauche, Futuribles. Malgré les changements intervenus depuis trente ans, la société française reste bloquée, tel est le constat de Michel Crozier et Bruno Tilliette. En examinant quelques domaines caractéristiques mais divers, les processus d'innovation, la lutte contre le chômage, les politiques publiques, l'aménagement du territoire, la formation des élites, le système éducatif ou encore la santé, nos auteurs tentent de nouveau de cerner les différents types de dysfonctionnements mais aussi de proposer des pistes pour s'en affranchir. L'absence de préparation rationnelle des décisions et de culture d'évaluation rend inefficace, par exemple, le système d'aide au chômage... (la suite)
La crise de l'intelligence. Essai sur l'impuissance des élites à se réformer
Michel Crozier avec Bruno Tilliette
L'entreprise à l'écoute : apprendre le management post-industriel
Michel Crozier
Traduit en Italien et en Espagnol, Interéditions, 1989

Dans la société post-industrielle où nous entrons, l'avantage compétitif primordial, c'est la ressource humaine. C'est de plus en plus en fonction d'elle que l'entreprise déterminera ses objectifs et son organisation. Le management scientifique et hyperrationaliste qui multipliait les services fonctionnels et peaufinait les organigrammes, est aussi démodé que l'usine du Charlot des Temps modernes ou L'Angélus de Millet.
Comment créer les conditions dans lesquelles les hommes se motiveront et se dépasseront ?
Michel Crozier tire les leçons de nombreuses enquêtes effectuées par lui-même et son équipe au cours des dernières années dans des entreprises françaises innovantes. On comprend mieux ainsi les causes des échecs et les ressorts des succès.
Etat modeste, Etat moderne
Michel Crozier
Paris, Fayard, 1987. Traduit en italien et en espagnol.
Le mal américain
Michel Crozier
Paris, Fayard, 1980. Traduit en anglais: The trouble with American, University of California Press, 1985.
On ne change pas la société par décret
Michel Crozier
Paris, Grasset, 1979. Traduit en anglais : Strategies for change, MIT Press, 1982
L'acteur et le système. Les contraintes de l'action collective
Michel Crozier et Erhard Friedberg
Paris. Le Seuil, 1977. Traduit en anglais : Actors and Systems, University of Chicago Press, 1980; en allemand, 1985 ; en espagnol et en italien. Réédité en livre de poche en 1981

La liberté des acteurs est un fait ; l'existence de systèmes organisés et cohérents en est un autre. Comment ces deux réalités s'articulent-elles ? Michel Crozier, l'auteur du Phénomène bureaucratique, associé à Erhard Friedberg, montre, contre tous les mirages d'une rationalité totalitaire, le caractère essentiellement « opportuniste » des stratégies humaines et la part irréductible de liberté qui existe dans toute relation de pouvoir.
Ce livre n'est pas un manuel de sociologie des organisations - discipline dont Michel Crozier est l'un des fondateurs en France - mais bien une sociologie de l'action organisée. Il constitue une véritable critique de la raison collective.
Le monde des employés de bureau
Michel Crozier
Paris, Le Seuil, 1965, traduit en anglais, University of Chicago Press, 1971.
Le phénomène bureaucratique
Michel Crozier
Paris Le Seuil, 1963. Traduit en anglais (Université of Chicago Press, 1964) ; en italien, espagnol, portugais et polonais.